Le designer est décédé à son domicile d'une insuffisance cardiaque à la suite d'une grippe, selon la même source.

Une rétrospective de ses créations a été organisée à Trieste (nord-est) début décembre à l'occasion de son 90è anniversaire, le 14 septembre. Elle fermera ses portes le 2 mars.

Intitulée "Je voudrais savoir pourquoi", l'exposition présente 130 oeuvres créées par le designer.

"J'aimerais que les visiteurs en sortent en pleurant, c'est-à-dire avec une émotion", avait-il déclaré à l'agence Ansa avant l'inauguration.

Jusqu'à la fin, il a continué à travailler dans son studio de Milan, dessinant notamment des maisons pour des particuliers.

Le ministre italien de la Culture Francesco Rutelli a salué, dans un communiqué, "un talent qui a duré un siècle" et un designer "qui n'a cessé de nous étonner jusqu'aux derniers jours de sa vie".

Sottsass, né à Innsbruck, en Autriche, le 14 septembre 1917, a fait des études d'architecture à Turin (nord) et a ouvert sa première agence à Milan en 1947.

Il a participé à divers mouvements artistiques dont le plus célèbre, le groupe Memphis, qu'il a fondé en 1981.

Designer consultant pour Olivetti entre 1958 et 1980, il avait notamment créé la célèbre "Valentine", une machine a écrire portative en plastique rouge qui devait devenir une icône du design.

"Le résultat heureux d'une erreur. Devant l'arrivée de petites chinoises bon marché, on cherchait un modèle allégé (...) et puis on a eu l'idée de la couleur, on a choisi une belle matière, et ce fut un succès", avait-il raconté dans une interview au quotidien français Le Monde en juin 2003.

Le designer à la natte de cheveux gris qui a notamment travaillé aux Etats-Unis où il devint ami avec le poète de la Beat generation Allen Ginsberg regrettait que cette machine qu'il voulait "populaire" soit "devenue la machine de tous les intellos du monde".

Pour Olivetti, il a aussi conçu des machines à calculer ainsi qu'une dizaine d'objets de table pour le groupe italien d'accessoires de cuisine Alessi.

Il avait fait don d'une partie de ses archives au Centre Pompidou à Paris, de centaines de dessins et de photographies.

Selon ses dernières volontés, Ettore Sottsass sera incinéré mercredi (bien mercredi) et il n'y aura pas de funérailles religieuses.